Now dance fucker dance
Imaginons un groupe d'amis. Ils se pensent encore jeunes, ils aiment faire la fête, alors quand vient le week-end ils vont les uns chez les autres. Ils boivent, mangent, fument, jouent, plaisantent entre eux.
Et chaque week-end, à un moment de la soirée, commence le même rituel, comme une évidence. Ils investissent la pièce principale, et en font une love-room. Un par un, ils se lèvent commencent à coucher tous ensemble.
Et je fais partie de ce groupe, et parfois je n'ai pas spécialement envie de me déhancher avec eux. Je préférerais continuer à papoter, voire juste m'assommer à coup d'alcool fort. Mais je devine leur impatience à aller sauter, quand nous discutons. On n'va quand même pas passer la soirée juste à parler.
Ils emplissent l'espace physique et sonore de leur énergie, et je reste encore un peu à la périphérie. Je les regarde en souriant. Parfois, les musiques que j'aimerais mettre ne leur plaisent pas : elles ne résonnent pas avec leurs ardeurs. Alors je ne les passe plus. Je prends quelques verres pour la motivation, et je vais les rejoindre.
Nous nous agitons, plus ou moins en rythme. Le plus souvent c'est un bon moment. L'alcool m'aide à me sentir plus à l'aise, et ça va mieux. Parfois je dis non. Mes amis s'inquiètent, est-ce que je fais la tête, est-ce que je suis malade ?
Récemment, ils ont commencé à me demander si "je suis zoukable" ce soir. C'est un peu une blague. Repose-moi la question dans quelques verres, je réponds. Ils sourient, hochent la tête : je serai probablement zoukable.
Un par un, nous quittons le dancefloor, épuisés. Certains rentrent chez eux, d'autres vont dormir sur place.
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Posté le 13/10/2021