Errata
1) Dans l'article Emergence, je m'appuie sur les travaux de Robin Dunbar de 1992, afin d'essayer de placer des jalons et des effets de seuil à mesure que la taille d'un groupe social augmente. Un de ces jalons était le "nombre de Dunbar" : la taille maximale théoriquement atteignable pour un sous-groupe à relations stables - cette limite découlant supposément de nos ressources cognitives, elles-mêmes limitées.
Un grand nombre de travaux - y compris par Dunbar lui-même - ont depuis remis en question et complexifié ce modèle. Aujourd'hui, le consensus semble être qu'il n'y a pas de constante universelle au sein de l'humanité, et que la taille maximale des sous-groupes à relations stables dépend d'un certain nombre de variables, telles que la structure des groupes, ou les possibilités logistiques permises au sein d'un groupe par telle ou telle technologie. De plus, les groupes d'hominidés sont généralement des structures dynamiques et changeantes, ce qui ajoute une part d'incertitude à l'étude princeps.
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2) Dans l'article Distances, je me suis emmêlé les pinceaux dans mes définitions. J''appelle "distance euclidienne" un objet qui, en mathématiques, s'appelle en fait seulement "distance". Une distance euclidienne est une distance (au sens mathématique), envisagée dans une sorte d'espace spécifique, dit "espace euclidien".
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3) Dans l'article Développement, j'évoque les travaux de Meltzoff et al. 1977 sur l'imitation néo-natale. Il me semble important de préciser que ces travaux font actuellement l'objet d'une controverse scientifique. Un article de 2016 d'Oostenbroek et al. montre un échec de réplication des résultats de l'étude princeps.
En réponse, un article de 2017 de Meltzoff et al. pointe 11 erreurs méthodologiques dans l'étude d'Oostenbroek et al., et affirme que leurs données montrent bel et bien un effet d'imitation néo-natale.
Un article de 2018 d'Oostenbroek et al. répond que les critiques méthodologiques de Meltzoff et al. ne remettent pas en cause leurs résultats, et que Meltzoff et al. feraient mieux d'accepter que les faux positifs existent. Je n'ai pas encore creusé les épisodes suivants de ce qui s'annonce comme une délicieuse querelle au long cours.
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Par ailleurs, en lien avec ce même article Développement, je souhaite aussi préciser que certains apprentissages ont lieu pendant la période pré-natale.
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4) Dans l'article Métaphores je cite un texte où Roger Lécuyer prétend que la modalité visuelle fonctionne pour la première fois lors de la naissance. Or on a des éléments de preuve qui tendent à montrer que la modalité visuelle fonctionne in utero, notamment le fait que des prématurés de 6 mois suivent du regard une source lumineuse, ou qu'une lumière suffisamment intense braquée sur la paroi utérine provoque une modification du rythme cardiaque chez des foetus. Toutefois, en dehors de cette dernière situation artificielle, il semble que (dans la plupart des cas) l'environnement intra-utérin n'offre pas de stimulation visuelle au foetus.
Posté le 13/01/2025